Je n’ai jamais véritablement attendu quelque chose de la vie. Certains ont des ambitions, des envies : se marier, pratiquer un sport, « s’éclater dans son job », faire des enfants ou de la politique. A aucun moment, un quelconque désir s'approchant de cet état ne m'a traversé. L'argent et le sexe rendent mon ennui plus doux sans pour autant l'estomper. J'ai l'impression d'avancer sur un grand parking de supermarché. Qu’il soit vide ou plein ne change rien. Ce qu’y font les gens n’a aucun intérêt. Ils chargent leurs provisions, la pitance surgelée, l’écran tactile pour le petit. Je n'arrive même pas à leur en vouloir. Il faut bien se nourrir, se détendre — comme les animaux, la beauté en moins. D’autres emportent la mangeaille plus loin : ils partent en week-end. Oui, il subsiste une envie de partir. Cela nous rapproche, je crois. C'est d'ailleurs la dernière chose partagée qui me relie encore à leur humanité.
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Octobre 2016
AuthorThéophane Dumartray Categories |