Je rentre, il est six heures, sept heures peut-être. Tentant de prendre mon ordinateur sur la table basse, je glisse, m’effondre. A quoi bon se relever.
Le soleil se lève. Je devrais vomir. La gueule collée au parquet, j’examine les plaintes, les rainures. Derrière l'apparence lisse, la peinture écaillée, les imperfections, les fissures, les couches anciennes qu’on a voulu masquer. Microfailles du confort. Le soleil passe la fenêtre. Sa lumière froide se répand sur le parquet à mesure que la rue livre ses premiers bruits. J’attrape mon Mac, ouvre Facebook, le livre du bonheur des autres, l’image construite du sien. Partout la fête, les plages, le ski, les mêmes blagues, les mêmes sourires. J’observe son profil, je le fais presque tous les jours. Les félicitations pleuvent. Elle est là, les yeux fatigués, rayonnante et sereine pourtant. Ses parents l’entourent. Sa mère a l’air fière. Encore allongée, elle tient le nouveau né dans ses bras. Il dort. Le bout de chair rabougri semble déjà l’aimer. Son mari est là aussi. Lui aussi l’aime. Je la regarde encore, repense à l’odeur de ses cheveux, à ses mains, à ces matins de paresse, à cette vie qui aurait pu être la mienne.
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Octobre 2016
AuthorThéophane Dumartray Categories |