L' Alcoolique Mondain
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Diane, mon maître

3/8/2015

4 Commentaires

 
Diane est de ces femmes que les hommes appellent croqueuses d’hommes ou traînées, selon l’éducation reçue, et qui se considèrent quant à elles modernes ou libres, ou les deux.

Qu'il est étrange d’avoir une femme qui s'abandonne et s'oublie sous votre poids, se love dans vos bras lorsqu'elle est repue ou triste, lit Aragon la tête appuyée sur votre ventre, vous harcèle de questions sur votre enfance, vous parle de ses amies, de ses doutes, de sa mère malade, et qui néanmoins sera avec un autre le soir même.

Amant cherché et délaissé, ne sachant jamais si je l’ennuie ou lui plais, si elle cherche ma conversation ou mes caresses, je me soumets cependant chaque fois. Diane débarque irrégulièrement chez moi, mais toujours sans prévenir. Lorsque je suis accompagné, elle essaie de corrompre mon amie en lui offrant son saphisme ou, plus simplement, s’installe dans le canapé avec un roman et nous dit d'un ton sec « faites comme si je n’étais pas là ! ».

Le plus souvent mes compagnes fuient à l’arrivée de la lionne comprenant qu’il ne fait pas bon être gazelle en son royaume. 

Cette garce a le toupet de chasser mes amoureuses, et j’ai l'indécence d’en rire.  

Diane à l'arc d'or, Diane de Poitiers, j’en viens croire qu’un prénom détermine d’une vie et qu'elle ne saurait être autre que chasseresse et séductrice.  Sûre de son pouvoir, elle a, de ses origines mythologiques, seulement délaissé son inviolable chasteté.

Parfois j’admire sa liberté, son assurance, son indifférence à toute convention sociale ou sexuelle ; parfois elle me dégoûte. Alors toute la bouillie occidentale inconsciemment tapie dans mes veines remonte d’un coup : une femme n’est pas un homme, une femme ne se donne pas sans quelque sentiment, se faire pénétrer n’est pas la même chose que pénétrer, et je lui crie : tu n’es qu’une pute, une salope, une putain de nympho. Qu’est ce qui ne va pas chez toi ?

— Tout va bien, répond-elle calmement, sauf quand tu m’ennuies comme maintenant.
— Ce n’est pas assez bien ? Tu ne jouis pas assez ?
— Oh si mon chat, tu sais bien, j’adore ça avec toi. Dans l’escalier, je mouillais déjà.
— Mais alors quoi ? Tu me trouves trop con pour toi ?
— Pour le coup, tu risques de m’assécher définitivement si tu continues de faire ta midinette. Et je ne reviendrai plus.
— Mais bordel, Diane, quel est ce besoin de coucher avec tout Paris. N’as tu donc jamais eu envie de te poser ?
— Pour ta gouverne, je ne suis pas un objet décoratif mais un oiseau : je ne me pose pas ! Et on me pose encore moins. Petit bourgeois possessif !
— Même les oiseaux se posent.
— Pas les fous, mon chat or moi je suis une folle, une folle de Bassan plus exactement, si tant est que ça existe, hi hi ! je vole, je fonce, je plonge, mais ne me pose guère à terre que pour me reproduire !
— Mais ces hommes, tous ces hommes qui te prennent, te lèchent, ces hommes que tu suces. Que pensent-ils de toi ?
— Ce que tu peux être vulgaire ! Primo, je ne les suce pas tous. Secundo, si tu savais comme je me fous de ce qu’ils pensent !
— Eh bien, je vais te le dire. Ils pensent que tu es une fille facile, une petite salope qu’on prend quand on veut !
— C’est là où tu te trompes mon mignon, et s'ils pensaient cela, ce dont je doute, ils se tromperaient eux aussi. : c’est quand je veux, où je veux, et comme je veux ! 
— J’ai honte de penser ainsi Diane, je sais bien qu'un coureur ne fait pas un Don Juan, pas plus qu’une coureuse une pute, mais…
— Mais quoi ?
— Tout de même… est-ce vraiment la même chose ? L’homme est plus fort, il entre en toi, c’est lui qui domine, non ?
— Seulement parce que nous le souhaitons, pauvre chat. On vous fait croire depuis des millénaires que vous êtes les chefs pour que vous ne soyez pas trop tristes et que votre puissance physique ne soit pas vaine, mais nous avons toujours régné. Nous sommes le donjon, et le trésor caché. Il n'y a qu'à constater tout ce que vous êtes prêts à faire pour tenter d’entrer à l’intérieur ! Or nous seules décidons quand lever la herse. Et quand nous ne voulons pas, il ne vous reste qu’à errer dans la plaine, une lance inutile à la main,  misérables chevaliers.
— Les hommes peuvent prendre par violence.
— Oui, il est des murailles qui tombent par la force. Cela s’appelle du viol. Mais alors, quelle victoire pour celui qui voulait être accueilli en conquérant ou en sauveur, recevoir baisers et caresses, et qui ne voit dans les larmes de ces femmes terrorisées que leur reflet de brute épaisse !
— Ton analogie belliqueuse est intéressante mais elle me semble incompatible avec nos origines. Dans la nature, le mâle domine. Il a d’ailleurs souvent plusieurs femelles pour lui seul.
— Dans la nature le mâle viole peu car la femelle se donne à lui quand vient le temps de procréer.  Et si plusieurs femelles se donnent au même c’est qu’elles préfèrent partager le roi que s’accoupler avec ses sous-fifres !
— Nous ne déciderions donc de rien ?  
— De rien. Toujours la femme choisit, jeune padawan.
— Merci pour la leçon, maître.
— A présent, sors ton sabre que je t’apprenne à contrôler la force qui est en toi. Et si tu es sage, je t’emmènerai peut-être du côté de l’étoile noire !

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4 Commentaires
Marc
3/8/2015 03:57:58 pm

Un bon retour du thimothe!
J ai passé un bon moment! Keep doing it vieux pirate!
A très vite

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Arnaud
3/8/2015 05:19:22 pm

Inspiré d'une ancienne Coloc?
Les dernières lignes m'ont beaucoup fait rire.
M.Dumartray est très en forme.

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Guinard
15/4/2016 05:48:01 pm

L'amour physique est sans issue. (Gainsbourg).

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Diane link
3/3/2017 11:40:21 pm

Je vais vous laissez surligner vos vieux commentaire. J en n ai contre à me balancer de ce que vous cachez . Et j ai pas besoin de votre site à savoir ce que j ai fais dans ma vie. vous étonnez pas si je vous lance des flèches en pleine face.

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